Il est 9 heures du matin et Paul se réveille péniblement, qu’à bien pu se passer, il est en retard pour le travail ?
Il se sent fatigué et sans motivation ni élan. Il aimerait tellement rester dans son lit douillet et bien chaud. Continuer son rêve magnifique d’une plage de sable ensoleillé, loin de son travail et de ses collègues qui l’exaspèrent…
Il ne voit aucune lueur à l’horizon
Depuis plus de dix ans qu’il travaille dans une société d’assurance, en tant que responsable du service des sinistres, il lui semble que le travail n’a cessé d’augmenter.
De se dire qu’il lui reste encore de très nombreuses années à tirer jusqu’à sa retraite, lui enlève le dernier courage qui lui restait encore.
Il le sait, rien ne va changer
Lui qui aime tant le travail bien fait. Ce que la majorité des collaborateurs de son service ne semblent pas avoir compris à ce jour.
Alors que faire, si ce n’est de le faire lui-même.
La direction apprécie son travail
Ce qui ajoute encore du travail de la part des sa direction, vu qu’il connaissent son sérieux et la qualité exceptionnelle de son dur labeur.
Oui, la situation devient intenable et semble être sans issue pour lui.
Une histoire qui se répète jour après jour
Peut-être pour un de vos proches, un collègue de travail ou pour vous-même.
Si c’est le cas, sachez que vous faites partie d’un groupe bien représenté dans notre société actuelle. Qui tente tout, pour se sortir de cette spirale infernale.
Le problème, peu y arrivent vraiment.
Un court instant dans la vie de Pierre Desproges…
“Je ne suis pas à proprement parler ce que l’on appelle un maniaque”
Simplement, j’aime que tout brille et que tout soit bien rangé. Quand je rentre à la maison, la première chose que je fais, c’est de me servir du thé. Je me verse moi-même le thé, bien au milieu du bol. Le sucre doit être vertical. Sinon, c’est le bordel. Ensuite, je range le bureau, le chien, les gosses et j’astique le zèbre. […] J’aime beaucoup les zèbres, les rayures sont bien parallèles. J’aime que les choses soient bien parallèles. Je n’apprécie rien tant que cet instant, trop éphémère, hélas, où ma montre à quartz indique 11 h 11. Parfois j’ai un orgasme jusqu’à 11 h 12.
Extrait de Pierre Desproges se donne en spectacle (Papiers).
De quel groupe faites-vous partie ?
En réduisant le nombre de groupes à trois, nous pouvons considérer qu’ils sont les suivants :
1. Le perfectionniste
Pour qui ce n’est jamais assez bien. Il va dans les derniers détails en permanence — même lorsque c’est inutile — ce qui lui demande un temps considérable. Cela se traduit très régulièrement par un manque de temps et parfois une remise du travail tardive.
Ce groupe a également souvent beaucoup de peine à déléguer du travail, car comme à l’image de Paul, ils pensent que les tâches seront exécutées de manière imparfaite.
Je vis avec un perfectionniste, un témoignage poignant : Le credo de Paul : placer la barre toujours plus haut, et ce dans les moindres détails. Dans notre vie commune aussi, il cherche la petite bête. Et cela m’agace ! Alors, je prends le contre-pied, pour rétablir l’équilibre. Je laisse volontairement traîner mes affaires, je rate un plat de temps en temps, je déplace exprès un cadre de deux millimètres… Je le provoque, je le titille, je me moque de lui : « Tiens, tu as un lacet plus long que l’autre ». En tout cas, je n’accepte plus ses reproches, ni ses tentatives pour me culpabiliser.
2. Le dirigé par autrui
Vous en connaissez certainement au minimum un dans votre entourage proche. C’est celui qui dit toujours oui à tout et à tout le monde. De dire non, c’est plus qu’un défi… finalement il ne veut blesser personne.
En y regardant de plus près, nous pouvons constater que le fait de dire oui à tout, il devient très compliqué de rester à un niveau acceptable de volume de travail.
C’est dans ce groupe que nous rencontrons le plus de personnes qui subissent un burnout.
Méditez sur ces préceptes : « L’apprentissage de la désobéissance est un long cheminement. Il faut toute une vie pour aboutir. » Maurice Rajsfus, historien. « Très peu d’hommes et de femmes existent par eux-mêmes, ont le courage de dire oui ou non par eux-mêmes. » Marguerite Yourcenar, écrivain et académicienne. « Penser, c’est dire non. » Alain, philosophe.
3. Le désorganisé (désordonné)
Certainement ceux qui sont le plus difficile à gérer.
Très souvent ce sont des personnes créatives ou/et chaotiques. Ils n’ont jamais de problèmes avec le temps, vu qu’ils n’en ont pas fixé. Lorsque nous leur posons la question : où en êtes-vous ?, ils répondent généralement qu’il leur faut un peu plus de temps pour être créatifs.
Ils préfèrent d’ailleurs largement rêver, plutôt que d’exécuter des travaux ennuyants, jusqu’au jour où ils se font subitement rattraper par leur entourage qui attend qu’ils fournissent leur part de travail.
Je subis mon désordre de plein fouet : En étant désordonnée, c’est moi que je pénalisais le plus dit Julie. Je crois être devenue désordonnée pour ne pas être réduite, comme certaines femmes de ma famille, à un rôle de femme d’intérieur. Chez moi, j’ai laissé les choses s’accumuler pour affirmer ma liberté… et sans doute aussi pour contrer une mère qui m’a répété toute mon enfance de ne rien jeter “parce que c’est du gaspillage”. Il se peut enfin que j’aie entretenu une joyeuse pagaille dans ma maison par opposition à la discipline que requiert mon activité professionnelle…
Peut-être êtes-vous dans un de ces groupes, ou dans plusieurs en même temps. Ce qui compte, dans un premier temps, c’est de reconnaître qui nous sommes, c’est ce qui va nous faire avancer par la suite.
Nous pouvons considérer
- Que le temps, même que chacun de nous en possède le même montant, semble avoir une durée différente pour chacun d’entre nous.
- Que nous sommes régulièrement confrontés à des impasses, provoqués par nos agissements.
- Que nous subissions la situation en fonction de notre manière d’être, de penser, et d’agir.
Alors, que faire ?
Même s’il est possible d’être un mélange, des trois groupes cités, chacun a une tendance à être plus l’un que les autres.
Certains remèdes, que je vais lister ci-après, peuvent servir tous les groupes, et d’autres seront plutôt adaptés à un seul des trois.
Si le perfectionniste maîtrise en principe très bien les buts, le désorganisé, n’en a souvent même jamais entendu parler. Quand le désorganisé peut très facilement dire non, le dirigé par autrui se bat quotidiennement avec ce problème.
Pour éclaircir les choses, je vais ajouter les groupes (I) (II) et (III) en fin de phrase, pour donner une direction du/des groupe-s que cela touche le plus. Il s’agit d’une indication uniquement.
Dix remèdes pour diminuer votre stress
Dans un ordre aléatoire.
1. Apprenez à dire NON (II)
Peut-être que vous serez contraint d’expliquer à la personne qu’il s’agit d’un non envers la tâche uniquement. C’est pourtant le seul moyen pour que la charge de travail devienne supportable pour vous.
2. Déléguez (I) (II)
Cela peut constituer un réel défi pour le groupe I, lui qui aime tellement le travail parfait (…) au détriment de toute autre chose. Si vous êtes dans cette situation, faites un pas vers le partage des tâches et donnez ainsi plus de confiance aux personnes qui vous entourent.
Pour le groupe II, il s’agit plutôt d’une question de survie. Si vous gardez toutes les tâches que vous avez acceptées, même que c’était de la folie pure, vous courrez tôt ou tard vers votre perte. Que ce soit la vie sociale — il faut que je travaille jour et nuit et sept jours sur sept pour y arriver — soit de votre santé… le burnout guette à la porte.
3. Fixez-vous un but (III) (II)
Même en étant une personne créative du groupe III, il est possible de se fixer des buts. Cela devient même nécessaire, lorsque le travail s’effectue en équipe. Imaginez-vous que l’avancement du projet dépend de votre travail.
Pour le groupe II, il s’agit bien plus de se fixer des buts de réductions de travail. Un but qui va vous ramener progressivement vers un rythme de travail plus sain pour vous et votre entourage.
4. Faites de l’ordre (III)
Dans vos projets, vos dossiers, votre bureau et partout où c’est nécessaire pour que vous puissiez y voir plus clair. De plus, cela va vous faire gagner un temps considérable, vu que vous ne serez plus obligé de chercher vos affaires.
5. Allez un pas plus loin (I)
Lorsque toute autre personne se dit : j’y reviendrais plus tard, la personne du groupe I ne peut franchir ce pas. Impossible d’avancer, c’est un blocage total. Même si le souci du travail bien fait peut avoir des avantages, celui du travail parfait semble avoir bien plus d’inconvénients que d’avantages.
Pensez-y, lorsque vous serez à nouveau dans cette situation, faites un pas de plus. Commencez avec des tâches de moindre importance, avant de vous attaquer à celles qui sont essentielles à vos yeux.
6. Fixez des priorités (I) (II) (III)
Pour le groupe I, les priorités posent des frontières et vous indiquent clairement ce Sur quoi vous pouvez travailler et ce que vous devez ignorer. Et pour chaque activité, les priorités vous indiquent le niveau suffisant de qualité à atteindre.
Pour le groupe II, les priorités sont axées sur la vie privée, sociale et professionnelle et vous remettent à l’ordre lorsque vous délaissez totalement l’un de ces trois volets nécessaires pour l’équilibre.
Finalement, le groupe III, les priorités servent à donner un ordre des choses qui sont à faire, pour que les délais puissent être respectés.
7. Prenez un rendez-vous avez-vous (I) (II)
Une démarche qui revêt une très grande importance pour ces deux groupes. D’avoir un rendez-vous quotidien, un tête-à-tête avec soi-même, permet de se poser des questions essentielles.
Si pour le groupe I ce sont des questions du genre :
- Ai-je fait preuve de perfectionnisme ?
- De ce fait, ai-je blessé ou été désagréable avec mon entourage ?
- Que dois-je faire, ou ne pas faire, aujourd’hui ?
Pour le groupe II, ce sera plus :
- Ai-je dit oui, ou je devais refuser ?
- Ai-je délaissée un des trois piliers de ma vie ?
- Ai-je pris les pauses pour manger et pour faire un minimum d’activités physiques ?
8. Faites-vous confiance (I) (II)
La confiance en soi permet d’aller de l’avant, de prendre des risques, mais aussi de s’adapter aux situations nouvelles quand l’occasion se présente. Elle est nécessaire lorsqu’il s’agit de mobiliser des compétences spécifiques afin de relever un défi ou de se remettre d’un échec.
Sans elle, tout semble beaucoup plus compliqué.
L’estime de soi connaît des hauts et des bas, mais peut aussi s’altérer, faute d’attention et de soins réguliers.
Voici un exercice, conçu par Frédéric Fanget (psychiatre et psychothérapeute) qui peut vous aider à améliorer votre confiance.
- Choisissez l’expérience positive, parmi toutes celles que vous avez pu vivre par le passé, qui vous a permis de vous sentir fier de vous, de mobiliser des compétences ou des ressources jusque-là inexploitées, ou encore de surmonter un obstacle que vous pensiez de prime abord infranchissable.
- Accordez-vous un temps de calme et de solitude pour revivre pleinement cet épisode positif, comme si c’était un film. Visualisez le plus grand nombre de scènes possible et laissez resurgir toutes les émotions qui y sont associées.
- Questionnez-vous à propos de cet événement : dans quel état émotionnel vous trouviez-vous avant de mobiliser vos forces (quelle était la nature de vos peurs, de vos doutes…) ? Aviez-vous au contraire des certitudes ? À quel type de ressources avez-vous fait appel (demande d’aide, affirmation de soi, courage, imagination, audace…) ? Qu’est-ce qui vous a poussé à agir ? Comment vous sentiez-vous pendant que vous agissiez (quelles étaient vos pensées, vos émotions) ? Quelles découvertes avez-vous faites (sur vous, sur les autres)?
- Identifiez la compétence (ou bien le faisceau de compétences) qui, in fine, vous a permis de réussir et d’atteindre votre objectif (l’intuition, l’esprit de synthèse, l’enthousiasme communicatif…).
- Installez-vous dans la sensation de votre réussite, revivez pleinement les images et les émotions qui y sont liées (fierté, étonnement, soulagement, euphorie…).
- Félicitez-vous : adressez-vous un compliment qui porte sur les talents que vous avez utilisés pour réussir.
9. Organisez-vous mieux
Le fait de s’organiser, de manière claire, enlève souvent le poids nécessaire de nos épaules pour faire le pas supplémentaire. L’organisation peut avoir des sens multiples. Que ce soit l’organisation de notre travail, celui de notre vie familiale ou sociale.
Avoir quelques repères, même souples, aide déjà beaucoup.
10. Acceptez le changement
Modifier un certain nombre de paramètres dans notre vie, suppose également que nous soyons prêts à accepter le changement.
Un changement qui semble si souvent poser un immense problème à nombre d’entre nous. Il nous semble parfois plus facile de supporter l’insupportable uniquement pour ne rien changer à nos habitudes.
Nous y voici
Maintenant c’est à vous de prendre conscience de votre situation et d’y apporter les changements qui vont améliorer votre vie et celle de vos proches.
Même le plus long chemin commence par un premier pas, osez-le faire dès maintenant.
Bonne route !
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